Dans passage il y a pas, celui qu'on fait vers le public, celui qu'il fait vers nous afin que se constitue de saisons en saisons la précieuse communauté d'artistes et de spectateurs qui fait le coeur de la vie théâtrale.
Il y a âge, celui qu'on a et qu'on oublie parce que la scène nous rajeunit sans cesse même quand la vie nous épuise.
Il y a sage, nous ne le sommes pas, à quoi nous servirait-il de l'être quand il s'agit tous les jours de vouloir follement représenter le monde, sa laideur et sa beauté confondues.
Enfin il y a page, celle qu'on tourne sans amertume, sans regret afin qu'une autre s'écrive blanche encore mais belle et pleine comme celle que nous avons voulu remplir au jour le jour, pendant quinze ans dans la maison Commune d'Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, là où la volonté de quelques-un(e)s a ancré profondément ce théâtre dans la vie des citoyens.
Que toutes celles et ceux qui, par le coeur, l'esprit, le travail, l'endurance, ont participé à cette aventure, de près ou de loin, collaborateurs, collaboratrices, artistes, technicien(ne)s, relations publiques, dministrateurs et administratrices, comptables, agents de l'entretien et de l'accueil, responsables à tous les niveaux de la création et de son partage, soient ici chaleureusement remerciés d'avoir été à mes côtés ; que soient remercié(e)s aussi les ami(e)s fidèles dont le regard et l'attention ont été durant ces années une force précieuse, et le public de La Commune sans lequel nos rêves de théâtre seraient aussi vains qu'une poignée sans la main qui la reçoit.
Didier Bezace