98/99, une saison de neuf mois pour faire un voyage en cinq étapes autour d'un emblème inépuisable, évident et paradoxal à la fois: Masculin, Féminin.
Shakespeare, Rousseau, Sophocle, Garnett et quelques autres plus contemporains sans doute, les auteurs que nous créerons cette année au Théâtre de la Commune, se sont emparés chacun à leur manière de cette idée pour la décliner sur des modes qui la rendent incontournable. De la stricte séparation des genres à la plus grande confusion, de la plus étroite union à la lutte implacable, en passant par le rêve ou la métamorphose, les hommes et les femmes s'arrêtent un moment devant eux-mêmes, se regardent et cherchent à percer le mystère qui sans cesse les rapproche ou les éloigne. Comique ou tragique, la confrontation tient toujours de l'apprentissage.
Remercions les poètes et leurs inventions chimériques qui nous aident à considérer l'étrangeté merveilleuse de cette juxtaposition aléatoire mise en place à l'aube de l'humanité autour d'un arbre qui donnait des pommes. Nous nous y sommes habitués sans toujours la comprendre vraiment et l'accepter, mais elle nous manquerait beaucoup si l'ordre du monde venait à changer: notre avenir en serait assombri.
Didier Bezace