Jouer la vie, la rejouer, la déjouer, la mettre en scène, la regarder, en rire, en pleurer, s'en délivrer, la reconstruire, l'imaginer, l'inventer: les mots dansent autour de l'emblème sous lequel nous avons choisi de placer notre prochaine saison: La Vie en jeu.
Ils expriment le désir d'explorer théâtralement nos biographies ordinaires ou extraordinaires et c'est la marque de chacune des oeuvres que nous vous présenterons à partir du mois de septembre.
Il fut un temps où les hommes se réunissaient dans des cirques de pierre pour conjurer leur angoisse de n'être pas maîtres d'un sort que les dieux méchants fabriquaient au-dessus de leur tête ou sous leurs pieds. Puis ils ont observé avec effroi sur les planches d'un vieux théâtre en bois l'implacable mécanique qui hissait les plus grands d'entre eux jusqu'aux sommets avant de les précipiter dans le néant. Ils ont alors compris qu'il n'était plus nécessaire de maudire le ciel, il y avait en l'homme lui-même suffisamment de ressources, de trouble et de remous pour engendrer son propre malheur - et un peu de bonheur parfois.
Le théâtre est devenu ainsi une machine plus modeste à sonder es reins et les coeurs, à scruter la vie que nous nous faisons, grande, petite, triste ou drôle. Il nous donne un pouvoir magique et enfantin: nous amuser de nous-mêmes avant de retourner à l'inquiétude.
Didier Bezace