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2006 - 2007

Mères
Saison 2006 - 2007
Edito: 

Avec le soutien de la municipalité d'Aubervilliers, du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis et de l'État, je viens d'être nommé pour trois années supplémentaires à la direction du Théâtre de la Commune par Monsieur Renaud Donnedieu de Vabres, Ministre de la Culture et de la Communication. Je les remercie d'avoir porté un regard attentif sur mon travail et de m'avoir renouvelé leur confiance.

Je remercie aussi tous ceux - amis, artistes, techniciens, ouvriers et employés - qui, depuis 1997, date de ma première nomination, m'ont aidé sur scène et autour de la scène à construire l'action artistique de cette maison et à en faire, malgré la modestie de nos moyens, un grand théâtre de banlieue réputé et admiré des gens de notre profession, aimé du public et des artistes qui s'y rencontrent pour partager l'émotion et le plaisir d'un art dramatique populaire.

Trois ans donc pour approfondir et développer un projet fondé sur ma certitude que là où nous sommes, là où la peur, la violence, la colère, l'amertume, sont souvent l'expression courante d'une injustice entretenue et croissante, mais là aussi où existent au quotidien beaucoup de force, de générosité, d'endurance et de talent, le théâtre, cette vieille et toujours moderne machine à rêver l'homme, reste une porte indispensable ouverte sur un avenir qui doit appartenir à tous.

La décentralisation, dont on célébrait cet été le soixantième anniversaire au Festival d'Avignon, se pratique ici, à Aubervilliers, au présent, chaque jour, dans un contexte fragile et contradictoire qui ressemble parfois à celui qui a vu naître les premières tentatives de ceux qui en ont été les fondateurs : même entêtement, même passion pour inventer un théâtre qui ne prétend pas nier la réalité, mais cherche plutôt à la dire et au besoin à la dénoncer, un théâtre qui n'est pas non plus l'apologie histrionique de la légèreté - fusse-t-elle apparemment insolente - mais qui ne prive pas pour autant de rire et de penser.

Cette décentralisation-là a besoin plus que jamais d'une volonté politique, d'une attention généreuse, d'une reconnaissance incontestable et de moyens accrus pour accomplir une mission complexe indispensable et peut-être plus nécessaire qu'ailleurs: là où l'art est un effort, il est le gage du progrès avant d'être celui du seul bien-être.

Trois ans donc pour rester vigilants, pour résister à l'éventuelle dégradation des idées et des ambitions qui nous animent.

Trois ans pour continuer à vous raconter des histoires tristes ou drôles, douces ou cruelles, en forme de miroir à refléter nos craintes et nos espoirs.

Didier Bezace

May

 May - affiche
Hanif Kureishi
Didier Bezace

May vient de perdre son mari, elle flotte entre le refus de vieillir comme une veuve ordinaire et l'absence de projet dans sa vie. Jusqu'au jour où, presque par hasard, un baiser la réveille et l'entraîne dans une expérience de jeune fille, retrouvant une part d'elle-même enfouie dans son coeur et dans son corps. Parmi les mamans qui s'inviteront au Théâtre de la Commune durant cette saison, à travers les oeuvres diverses issues de la littérature dramatique ou romanesque que nous aurons le plaisir de vous présenter, il nous a paru indispensable d'accorder une place à

La maman bohême suivie de Médée

La maman bohême suivie de Médée - affiche
Dario Fo et Franca Rame
Didier Bezace

Pour Franca Rame et Dario Fo, auteurs, acteurs, militants d'extrême gauche dans une Italie agitée de courants politiques radicaux et contradictoires, la parole est une arme ; ni langue de bois, ni catéchisme politique moralisateur, c'est l'expression ludique d'une verve et d'une insolence à l'état pur, d'un comique vengeur, d'une invention sans cesse renouvelée au service de la liberté.Les deux monologues que nous avons réunis ici comme deux actes d'une féroce comédie maternelle sont de cette nature : la maman bohème se sert de sa langue bien pendue et du théâtre le plus cruel pour partir à

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